- ACNÉ JUVÉNILE
- ACNÉ JUVÉNILEACNÉ JUVÉNILESur une peau grasse, dite séborrhéique, l’acné juvénile, ou acné polymorphe, survient dans les deux sexes à la puberté.Le point de départ est le comédon. Les comédons noirs, mélange de kératine et de sébum, obstruent l’orifice des follicules pilo-sébacés; la kératine ou la poussière les colorent en noir. Ils se laissent facilement extraire à l’aide d’appareils appropriés. Les comédons blancs, véritables microkystes obstruant les canaux folliculaires, résistent à toute tentative d’extirpation par pression. C’est principalement à partir d’eux que se développent les formations suppurées: pustulettes à l’orifice pilo-sébacé et en profondeur petit abcès ou plus vastes tubérosités inflammatoires, voire furoncles véritables. L’association de ces divers éléments réalise une éruption polymorphe, et selon la prédominance de l’un d’entre eux on décrit des acnés comédoniennes, papuleuses, tubéreuses, nodulaires, phlegmoneuses.L’acné siège dans les zones d’élection de la séborrhée. La face, le front, la région nasogénienne, le menton sont surtout atteints. Ailleurs, les zones interscapulo-vertébrales et préthoraciques, parfois deltoïdiennes, sont touchées.Débutant à la puberté, l’acné évolue par poussées, à l’origine desquelles on évoque des troubles intestinaux, des excès d’absorption de sucreries ou de matières grasses et, avec plus de netteté, une recrudescence prémenstruelle.S’il est fréquent de voir l’acné s’atténuer vers vingt - vingt-cinq ans, cette évolution n’est pas constante, et des reprises sont possibles.De plus, si elle n’a pas été traitée, l’acné laisse des cicatrices indélébiles, parfois très importantes, dites alors «vermoulantes». Ces cicatrices sont favorisées par les manipulations que certains font subir à leurs «boutons» et notamment par l’expression digitale.Généralement considérée comme bénigne, l’acné, hautement inesthétique, peut provoquer des troubles psychiques, et notamment dans l’acné excoriée des jeunes filles, où à l’occasion de lésions parfois minimes se développe une véritable tendance à l’automutilation.Il semble que le premier phénomène provoquant l’acné soit une hyperkératose de l’ostium folliculaire entravant l’excrétion du sébum qui s’accumule en amont. Les microbacilles de la séborrhée (Propionibacterium acnes ) attaquent les graisses des microkystes ainsi réalisés et libèrent les acides gras qui provoquent des altérations des parois kystiques. Il en résulte des éléments inflammatoires et suppurés qui sont au début apparemment stériles. Une surinfection par le staphylocoque est presque constante. Si la séborrhée est le terrain sur lequel se développe l’acné, la cause précise de l’hypersécrétion sébacée, bien que très vraisemblablement due aux dysfonctionnements endocriniens de l’adolescence, n’est pas toujours entièrement démontrée.Le traitement, qui fait appel aux cyclines en cures prolongées, est actif à la fois sur le microbacille de la séborrhée et sur les germes de surinfection. L’isotrétinoïne administré par voie générale ou en applications locales s’oppose à la formation du bouchon kératinien initial. Les traitements endocriniens seront souvent à envisager pour modifier le terrain séborrhéique. Les traitements locaux: antiseptiques, massages, cryothérapie, sont d’utiles adjuvants.
Encyclopédie Universelle. 2012.